Infractions routières et alcootests : Ce que tout conducteur doit savoir

La sécurité routière est un enjeu majeur de notre société. Chaque année, des milliers de vies sont bouleversées par des accidents liés à l’alcool au volant. En tant qu’avocat spécialisé en droit routier, je vous propose un éclairage complet sur les infractions routières et les alcootests, afin que vous puissiez adopter un comportement responsable sur la route.

Les différentes infractions routières liées à l’alcool

Le Code de la route définit plusieurs infractions liées à la consommation d’alcool. La plus connue est la conduite sous l’empire d’un état alcoolique, qui est caractérisée par un taux d’alcool dans le sang supérieur ou égal à 0,5 g/l (ou 0,2 g/l pour les conducteurs novices). Cette infraction peut être qualifiée de contravention ou de délit selon le taux d’alcoolémie constaté.

D’autres infractions existent, comme le refus de se soumettre aux vérifications de l’état alcoolique, qui est assimilé à un délit, ou encore la conduite en état d’ivresse manifeste, qui ne nécessite pas de mesure précise du taux d’alcool mais se base sur des signes extérieurs d’ébriété.

Les différents types d’alcootests

Pour contrôler l’alcoolémie des conducteurs, les forces de l’ordre disposent de plusieurs outils :

1. L’éthylotest : C’est un appareil de dépistage qui donne une indication approximative du taux d’alcool dans l’air expiré. Il n’a pas de valeur légale mais peut justifier un contrôle plus approfondi.

2. L’éthylomètre : Cet appareil mesure précisément le taux d’alcool dans l’air expiré et convertit le résultat en grammes par litre de sang. C’est la méthode la plus couramment utilisée lors des contrôles routiers.

3. La prise de sang : Elle est utilisée en cas de refus ou d’impossibilité de souffler dans l’éthylomètre, ou à la demande du conducteur pour contester le résultat de l’éthylomètre.

Les sanctions encourues

Les sanctions varient selon la gravité de l’infraction et l’existence ou non de récidive. Pour une contravention (taux compris entre 0,5 et 0,8 g/l), vous risquez une amende de 135 euros et un retrait de 6 points sur votre permis de conduire. Pour un délit (taux supérieur ou égal à 0,8 g/l), les sanctions sont plus lourdes : jusqu’à 2 ans d’emprisonnement, 4500 euros d’amende, suspension ou annulation du permis de conduire, et obligation d’installer un éthylotest anti-démarrage.

Comme le rappelle souvent le Conseil National de la Sécurité Routière : « L’alcool reste la première cause de mortalité sur les routes de France ». En 2019, 30% des accidents mortels impliquaient un conducteur alcoolisé.

Les droits du conducteur lors d’un contrôle

Lors d’un contrôle d’alcoolémie, vous avez des droits qu’il est important de connaître :

1. Le droit à un contrôle contradictoire : Vous pouvez demander une seconde mesure, voire une prise de sang pour contester le résultat de l’éthylomètre.

2. Le droit à l’assistance d’un avocat : En cas de placement en garde à vue, vous pouvez demander à être assisté par un avocat.

3. Le droit au silence : Vous n’êtes pas tenu de répondre aux questions des forces de l’ordre, hormis celles concernant votre identité.

Maître Jean Dupont, avocat spécialisé en droit routier, précise : « Il est crucial de connaître ses droits, mais aussi de coopérer avec les forces de l’ordre lors d’un contrôle. Un refus de se soumettre aux vérifications est considéré comme un délit et entraîne des sanctions aussi lourdes qu’une conduite en état d’ivresse. »

Prévention et alternatives

La meilleure façon d’éviter les infractions liées à l’alcool est bien sûr de ne pas boire avant de conduire. Voici quelques conseils pour une conduite responsable :

1. Désignez un « Sam », le conducteur qui ne boit pas.

2. Utilisez les transports en commun ou faites appel à un taxi ou un VTC.

3. Dormez sur place si vous avez consommé de l’alcool.

4. Utilisez un éthylotest personnel pour vérifier votre taux d’alcool avant de prendre le volant.

La Sécurité Routière recommande d’attendre au moins 1 heure par verre d’alcool consommé avant de reprendre le volant. Toutefois, ce délai peut varier selon les individus et les circonstances.

L’impact des nouvelles technologies

Les avancées technologiques offrent de nouvelles perspectives dans la lutte contre l’alcool au volant. L’éthylotest anti-démarrage (EAD) est de plus en plus utilisé, soit comme sanction judiciaire, soit de manière volontaire par certaines entreprises pour leurs véhicules professionnels.

Des applications mobiles permettent également d’estimer son taux d’alcool, mais attention : elles ne remplacent pas un éthylotest homologué et peuvent donner une fausse sensation de sécurité.

Le professeur Pierre Martin, expert en sécurité routière, souligne : « Les nouvelles technologies sont un outil précieux, mais elles ne doivent pas faire oublier le message essentiel : l’alcool et la conduite sont incompatibles. »

Les spécificités pour les conducteurs professionnels

Les conducteurs professionnels sont soumis à des règles plus strictes. Leur taux d’alcool autorisé est de 0,2 g/l, quelle que soit leur ancienneté de permis. De plus, les sanctions peuvent avoir des conséquences directes sur leur emploi.

En 2020, selon les chiffres du Ministère de l’Intérieur, 10% des contrôles positifs concernaient des conducteurs professionnels, un chiffre en baisse mais encore trop élevé.

L’évolution de la législation

La législation sur l’alcool au volant évolue régulièrement. Depuis 2019, la possibilité de continuer à conduire avec un EAD plutôt que de subir une suspension de permis a été étendue. Cette mesure vise à maintenir l’insertion sociale et professionnelle tout en garantissant la sécurité routière.

Le débat sur l’abaissement du taux légal à 0,2 g/l pour tous les conducteurs est régulièrement relancé, mais se heurte à des résistances, notamment de la part des viticulteurs.

Maître Sophie Leroy, avocate spécialisée en droit routier, commente : « L’évolution de la législation tend vers plus de sévérité, mais aussi vers des sanctions plus individualisées et axées sur la prévention de la récidive. »

Les infractions routières liées à l’alcool restent un fléau majeur sur nos routes. En tant que conducteur, vous avez la responsabilité de connaître la loi et de l’appliquer. N’oubliez pas que derrière les chiffres et les sanctions, ce sont des vies qui sont en jeu. Adoptez une conduite responsable, pour votre sécurité et celle des autres usagers de la route.

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